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809. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Vers l’âge de douze ans, il jouait la tragédie en grec à sa pension, dans les exercices de la fin de l’année ; il sait encore et récite aujourd’hui à nos oreilles un peu déconcertées tout son rôle d’Ulysse, de la tragédie de Philoctète. […] Villemain ne s’en plaint qu’à la légère, et sa littérature sans effort se joue de l’obstacle bien autrement que celle de Pline. […] Si le passage de l’auteur à citer ne se trouve pas assez tôt sous la main, elle le sait tout entier et le récite ; elle est inexorable aussi pour les mauvaises phrases et les citations moqueuses ; dans l’entraînement de la parole, à force de présence d’esprit, elle lui a joué plus d’une malice : car son irrésistible naturel s’échappe alors ; il a ce que les anciens appelaient les jeux de l’orateur (dicta, sales), l’anecdote aiguisée, la sortie imprévue, que son masque expressif et spirituel accompagne ; et si la saillie est trop forte, trop hardie (jamais pour le goût !)

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