Tout au fond et perdu dans l’ombre, le vieil organiste Fleischmann joue pour vous, pour vous seules, un morceau d’Holbrecht, que le petit Rosenblutt accompagne avec sa voix douce où passe l’âme de la musique allemande. […] il ne sait pas, le misérable Alceste, que de ce même regard, sur lequel il joue sa vie, Célimène a caressé Acaste, Oronte et Clitandre, qu’un regard ne tire pas à conséquence, qu’il n’a rien à demander au-delà, pas plus que Bernheim, de Virieux ou Castellas. […] Son but, impudemment avoué, c’est de jouer avec les nerfs du spectateur, d’exaspérer en nous la sensibilité physique : à parler net, il nous donne des sensations — comme on donne un coup de poing par derrière ! […] Jouons de la lyre sur les hauteurs inaccessibles à l’âme humaine ; exprimons le vide et le néant, n’exprimons rien ! […] Théodore de Banville, au moins, se jouait dans les sujets païens avec la grâce, un peu mignarde et précieuse, mais française après tout, des peintres et sculpteurs du xviiie siècle.