« La famille réagit tellement sur le caractère des enfants et exerce de si grandes influences sur leur sort, que quelques détails sur nos parents me paraissent ici nécessaires ; ils expliqueront d’ailleurs les premiers événements de la jeunesse de mon frère. » Mme de Surville parle ainsi de son père : « Mon père, né en Languedoc en 1746, était avocat au conseil sous Louis XVI. […] … « Quand Honoré fut d’âge à comprendre et à apprécier son père, c’était un beau vieillard, fort énergique encore, aux manières courtoises, parlant peu et rarement de lui, indulgent pour la jeunesse qui lui était sympathique, laissant à tous une liberté qu’il voulait pour lui, d’un jugement sain et droit, malgré ses excentricités, d’une humeur si égale et d’un caractère si doux qu’il rendait heureux tous ceux qui l’entouraient. […] Il faut, comme lui, glisser sur cette jeunesse qui passe comme un orage du matin. […] À quoi bon la fortune et les jouissances quand ma jeunesse sera passée ? […] Il avait péché dans sa jeunesse malheureuse contre les mœurs, mais jamais contre le bon sens et moins encore contre Dieu.