Ce noble plaisir populaire du théâtre est inconnu par sa nature aux époques de barbarie ou même de jeunesse des peuples. […] La jeunesse doit toujours se laisser conduire et tâcher de ne point s’émanciper. […] Cette tragédie, toute composée de lambeaux mal cousus d’Eschyle, d’Euripide et de Sénèque, qui avaient traité avant Racine le même sujet, ne fut excusée qu’à cause des beaux vers et de la jeunesse du poète. […] Louis XIV, sevré par la piété que Mme de Maintenon nourrissait en lui, des amours et des fêtes mondaines de sa jeunesse, était très susceptible d’ennui, comme les âmes vides. […] Le hasard nous fit assister, dans notre jeunesse, à cette scène, et la mémoire nous la reproduit comme si les pompes de cette fête d’esprit éblouissaient encore nos yeux, comme si l’accent du sublime acteur vibrait encore dans nos oreilles.