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391. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

L’impertinence de sa jeunesse, l’aptitude à jouir, la liberté de toute souffrance, cette vie heureuse et libre dont son paganisme était le symbole, lui échappaient. […] L’immortalité de l’âme vous est alors accordée par surcroît, comme cet os médullaire que le boucher glisse gratis dans le panier de ses bonnes pratiques. » On peut croire qu’il poursuivit jusqu’au bout ce retour aux croyances de sa jeunesse, que dans ses dernières années, il abjura son déisme vague, en esprit et en fait, et rentra dans la synagogue. […] Et comme sous l’influence dissolvante de l’âge et de la maladie, l’âme dépouille d’abord ses acquisitions les plus tardives, suivant en sens inverse, dans sa ruine, les étapes par où elle a passé de la jeunesse à l’âge stérile, ce sont les premières assises cérébrales, les notions héréditaires ou enfantines, qui subsistent les dernières. […] Ne s’étant presque pas modifié pendant sa vie, — l’Intermezzo de sa première jeunesse est beau de la même façon que le Nouveau printemps et que Lazare, — Heine ne perdit rien à son déclin.

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