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831. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Fort aimée de sa mère, fort sérieuse, intelligente, mais sans vivacité décidée, assez maladive, la jeune Pauline passa ses premières années dans ce monde dont elle recevait lentement une profonde empreinte, plus tard si apparente ; c’était comme un fond ingénieux, régulier et vrai, qui se peignait à loisir en elle, et qu’elle devait toujours retrouver. […] Ce début me semble caractéristique, étant d’un auteur si jeune et femme. […] Notre jeune écrivain essaya de faire de la sorte et y réussit ; son imagination l’aida dans cette combinaison assez naturelle et surtout attendrissante. […] Notre enfance aussitôt passée, Au seuil l’injustice glacée Fait révolter un jeune sang ; Refus muet, dédain suprême, Puis l’aigreur qu’en marchant on sème, Hélas ! […] Les lettres xii et xiii, d’une grande beauté philosophique, démontrent les principes de conscience et de raison sur lesquels elle fonde le devoir, et expliquent comment tout son soin est de faire apparaître et se dessiner par degrés la règle à la raison de l’enfant, pour qu’il y dirige librement de bonne heure, et dans les proportions de son existence, sa jeune volonté. — Faire régner de bonne heure autour de ces jeunes esprits une atmosphère morale, où ils se dirigent par le goût du bien, les faire gens de bien le plus tôt possible, c’est là son but, son effort, et, à moins de préjugés très-contraires, on lui accorde, en l’entendant, qu’elle a et qu’elle indique les vrais moyens de réussir.

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