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549. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Depuis lors le jeune siècle, comme on disait autrefois, s’est fait de plus en plus mûr, ou, si l’on aime mieux, de moins en moins jeune. […] Tandis que, sous la Restauration, on aimait surtout dans Talma finissant et grandissant un novateur, une espèce d’auteur et de poëte dramatique (et non, certes, le moindre), qui rendait ou prêtait aux rôles un peu conventionnels et refroidis de la scène française une vie historique, une réalité à demi shakspearienne, — il arrive que ce qu’on a surtout aimé dans notre jeune et grande actrice, ç’a été un retour à l’antique, à la pose majestueuse, à la diction pure, à la passion décente et à la nature ennoblie, à ce genre de beauté enfin qui rappelle les lignes de la statuaire. […] Trop longtemps, jeune encore, elle a mêlé quelque peu de son vœu, de son espérance, à ce qu’elle voulait encore moins juger qu’expliquer et exciter. […] Quel curieux, quel aimable portrait de Dante jeune on a retrouvé, il y a environ deux ans, à Florence ! […] Dans le courant de la polémique qui s’engagea au sujet de la pièce et à laquelle il prit part, le jeune auteur parut un moment se replier vers des rangs qui n’étaient pas les siens.

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