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391. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Il raconte comment son attention fut de bonne heure détournée des études classiques, auxquelles il commençait à s’adonner, par la vue d’un très jeune officier sortant de l’École polytechnique et dont l’épaulette le frappa. […] Le retour d’Arago en France fit bruit dans le monde savant ; le jeune astronome devait à ses premiers travaux, rehaussés de cette suite de persécutions et d’aventures, une réputation précoce. […] Professeur dès 1809 à l’École polytechnique, membre jeune, ardent, influent, de l’Académie des sciences dont Laplace l’avait surnommé le grand électeur, Arago, sauf les distractions passionnées inévitables à sa nature, suivit durant vingt ans la carrière scientifique pure et simple. […] En parlant de Fresnel, cet homme d’un vrai génie mort jeune après avoir fait des découvertes délicates et rares, et avec lequel il avait été uni par l’analogie des travaux comme par le cœur, M.  […] Pour moi, qui ne puis que rêver à ces choses, je me figurerais volontiers une double statue d’Arago : l’une de lui jeune, dans la beauté de son ardeur et dans son plus mâle essor, voué à la pure science, à la mesure du globe, à la découverte des espaces célestes et des lois de la lumière, tel qu’il pouvait être à vingt et un ans dans ses veilles sereines sur le plateau du Desierto de las Palmas.

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