Pline le jeune préfere Catule, sans doute pour des élégies qui ne sont point parvenues jusqu’à nous. […] Mais que par un caprice du destin il lui soit ordonné d’aller s’établir dans tel coin de la terre plutôt que dans tel autre ; de trahir une reine qui s’est livrée à lui, & qui l’a comblé de biens, pour aller enlever à un jeune prince une femme qui lui est promise ; voilà ce qui a pû intéresser les dévots de la cour d’Auguste, & flater un peuple enivré de sa fabuleuse origine, mais ce qui ne peut nous paroître que ridicule ou revoltant. […] Mais que l’insidélité d’une femme & l’imprudence d’un jeune insensé dépeuplent la Grece & embrasent la Phrygie, cet incendie allumé par une étincelle inspire une crainte salutaire ; l’exemple instruit en étonnant. […] En quoi ressembloit à Hercule ce jeune insensé qui prétendoit suivre ses traces, dit Seneque en parlant d’Alexandre, lui qui cherchoit la gloire sans en connoître ni la nature ni les limites, & qui n’avoit pour vertu qu’une heureuse témérité ? […] Un très jeune officier, à qui son jeune âge ne permettoit pas d’y marcher de même, s’y faisoit porter de main en main.