Tout vieux professeur a remarqué des inclinations toutes pareilles chez les jeunes Français. […] Tout jeune Français a inventé une philosophie, créé un art nouveau et improvisé un genre littéraire qui était inconnu. […] Ceux-là ne sont-ils pas jeunes et ceux-ci ne sont-ils pas vieux ? […] Tant y a que le Français, par une horreur bien naturelle de la vieillesse, n’aime les vieilleries ni quand il est jeune ni quand il est vieux, s’en détourne passionnément quand il est jeune, tend à n’en pas être soupçonné quand il est vieux, a donc toujours tendance à s’attacher aux nouveautés, sans les examiner et pour ce mérite seul qu’elles sont nouvelles, mérite incomparable aux yeux de sa vanité, de sa légèreté et de sa « jeunesse ». […] Donc, cette objection écartée, nous prétendons que les partisans du monopole de l’enseignement veulent surtout ne pas instruire, j’entends ne pas mettre les jeunes esprits à même de choisir entre les idées.