Lui-même, dans une ode admirable de l’ordre critique, si on peut parler ainsi, a dénombré tout ce qu’il avait pu lire de Pindare, trésor en grande partie disparu pour nous, les dithyrambes irréguliers du poëte, ses autres hymnes sacrés, ses élégies, et enfin ses chants pour les vainqueurs dans les quatre grands Jeux de la Grèce. […] Sous cette invocation, quelques vers à Bacchus, Diane, Apollon, Hercule, et aux enfants de Léda, ne sont qu’un jeu de son art imité des Grecs ; mais il semble presque un Romain d’avant l’empire lorsqu’il s’écrie : « Après les dieux186, dirai-je Romulus, ou le règne paisible de Numa, ou les faisceaux superbes de Tarquin, ou le noble trépas de Caton ? […] Mais qu’est-ce autre chose qu’un artifice de langage, un jeu de celui qui se vante d’avoir assoupli le premier les chants éoliens à la cadence des mètres italiques ?