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142. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

La famille royale n’en était même pas instruite par lui, mais elle l’était d’ailleurs ; et n’osant pas venir, comme elle l’aurait voulu, pénétrer dans son intérieur pour savoir de ses nouvelles, elle se bornait à désirer qu’on le déterminât à revenir à Versailles. […] Telles étaient les dispositions de mon père, les miennes, celles de M. de Boisgelin ; c’étaient aussi celles de M. de Bouillon288, et nous nous étions tous proposé de ne laisser pénétrer ni rester aucun gentilhomme de la chambre dans l’intérieur du roi sans que nous y fussions avec eux. […] Quelques personnes de l’intérieur prirent aussi part à cette joie, et presque tout le monde se dit dans le premier moment : « Voilà qui va bien ; c’est l’affaire de neuf jours et d’un peu de patience. » Je n’étais point de l’avis de tout le monde, et, sans dire le mien, je dis à Bordeu : « Écoutez ces messieurs qui sont charmés parce que le roi a la petite vérole. »— « Sandis ! […] Il s’était, ainsi que Mme la Dauphine et ses frères, renfermé dans son plus petit intérieur, et à son service près, qu’il voyait seulement à l’heure de son lever et de son coucher, il vivait en famille ; il voyait aussi un demi-quart d’heure, à midi et demi, les princes qui ne voyaient pas le roi. […] Ce que je rapporterai de l’intérieur de Mme Dubarry dans tout le cours de ce récit, je le tiens de Bordeu, qui m’a toujours assuré me dire la vérité.

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