En d’autres termes, il se surajoute en nous à tout processus intérieur un certain mode particulier de conscience qui n’est pas lui-même vraiment un état, mais un autre processus répétant et réfléchissant le premier. […] Une fois que cette sorte de cadre unilinéaire s’est établi dans le cerveau, tous les événements intérieurs viennent spontanément y prendre place, mais ce qui introduit la vie dans ce cadre représentatif, c’est l’appétit. […] Une simple conception est elle-même un complexus de sensations possibles et, pour saisir ce complexus, il faut embrasser les parties dans un même regard intérieur. […] Cette chose invisible et intangible, le son, a du tendre à se projeter dans un milieu différent de l’espace même, plus ou moins analogue au milieu intérieur de l’appétit vital, qui n’est autre que le temps. […] En réalité, pour Kant, le temps est la forme de ce qu’il appelle « le sens interne », c’est-à-dire de « l’intuition de notre état intérieur ».