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483. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Le retour de ma santé ; les bontés que j’ai éprouvées de tout le monde ; ce bonheur, si indépendant de tout mérite, mais si commode et si doux, d’inspirer de l’intérêt à tous ceux dont je me suis occupé ; quelques avantages réels et positifs76 ; les espérances les mieux fondées et les plus avouées par la raison la plus sévère ; le bonheur public (on était alors sous le ministère Turgot), et celui de quelques personnes à qui je ne suis ni inconnu ni indifférent ; le souvenir tendre de mes anciens amis ; le charme d’une amitié nouvelle, mais solide, avec un des hommes les plus vertueux du royaume, plein d’esprit, de talent et de simplicité, M.  […] Mais la reine ne cessa d’y prendre le plus vif intérêt ; c’était sa tragédie d’adoption. […] Aussi le jour où il perdra toutes ses pensions dans la ruine de l’Ancien Régime, sa passion l’emportant sur son intérêt, il bondira de joie, il se sentira soulagé et délivré. […] M. de Lauraguais, qui raconte cela, n’a aucun intérêt à surfaire Chamfort aux dépens de Sieyès ; il est donc à croire que Chamfort fut pour celui-ci ce qu’il fut tant de fois pour Mirabeau, c’est-à-dire la « tête électrique » qui, au moindre frottement, rend l’étincelle. […] Stahl-Hetzel de quelques politesses qu’il a mêlées à sa critique, s’il ne l’avait pris tout à côté sur un ton beaucoup plus élevé qu’il ne convenait au cas particulier et, j’ajouterai, à son rôle, et s’il n’avait dénaturé mes intentions au gré de son esprit de parti ou de son intérêt d’avocat, lesquels ici se confondent.

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