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381. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Nous avons un long discours sur l’histoire, une de ces philosophies, comme l’on dit maintenant, qui importent plus aux sophistes de notre âge que la probe exactitude des faits et le mâle intérêt du récit. […] Et cependant, malgré les défauts les plus graves que puisse avoir un livre d’histoire, écrit avec la prétention d’expliquer, par une loi supérieure, les faits qu’il retrace, c’est-à-dire, en d’autres termes, malgré le vice radical de la théorie et l’inconsistance des assertions, ce livre des Révolutions d’Italie se lit avec un intérêt singulier ; et le talent de l’auteur, qui, comme écrivain, est incontestable, et la prestidigitation d’une érudition très rusée, ne sont pas toute l’explication à donner de l’intérêt de cette lecture. […] Quel intérêt peut-il y avoir dans une histoire qui professe hardiment le hideux optimisme de la fatalité, en dehors de la discussion du principe qui, pour cette fois, ne l’anime plus, cette histoire, mais l’automatise ? […] Seulement ces monstres d’une goutte d’eau ont beau être affreux à dégoûter de leur étude et à nous faire briser le microscope à travers lequel on les voit, ils n’ont jamais pour le lecteur qu’un intérêt très secondaire, et on peut leur appliquer une observation qui est de M.  […] Au lieu de vivre par l’intérêt des faits, cette histoire périt sous eux, tant ces faits sont petits, nombreux, répétés, ennuyeusement atroces, car la perversité n’a pas beaucoup de manières de procéder et le tour de ses misérables inventions est bientôt accompli.

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