Imaginant que les plus grands hommes sont ceux qui meurent sans avouer, Valéry ajoute : « L’induction était si facile que j’en voyais la formation à chaque instant » Il suffisait d’imaginer les grands hommes ordinaires purs de leur première erreur. » Trop facile, je crois. […] Elle répond peut-être, comme le veut Schopenhauer, à l’être même du monde, mais elle en figurerait la pente descendante ; elle n’imite l’ostinato rigore de l’operari que pour le dissoudre dans l’instant. […] C’est le vers réel, musical, rapport dans le langage de l’esprit, mais qui, dans le langage des sens, et pour l’oreille qui le goûte, est chose, réalise un absolu, accordé à la profondeur infinie ; le vers qui n’est pas atteint de plain-pied, comme certitude claire et due, mais furtivement, dans le miracle aigu et douloureux, dans la piqûre de l’instant : Je ne crains pas les épines ! […] « L’univers ne peut souffrir un seul instant d’être ce qu’il est. […] Ces fils subtils, c’est l’instant, le mouvement, l’ivresse de ce qui n’est pas éternel, de ce que jamais on ne verra deux fois.