Elles ont une influence continue sur la littérature, de même que la littérature à son tour les modifie incessamment. […] Si l’on voulait analyser dans les œuvres du temps la multiple influence des femmes, il faudrait noter d’abord le grand nombre de femmes écrivains qui se sont alors révélées et formées, Mlle de Scudéry, Mme de Motteville, la grande Mademoiselle, Mme Deshoulières, sans oublier les deux plus illustres, qui n’ont été connues que plus tard, mais qui ont fait en ces années-là leur apprentissage de la vie,, Mme, de Sévigné et Mme de La Fayette. […] Toutefois ces époques où les femmes se ruent dans les activités d’ordinaire dévolues aux hommes ne sont pas celles où leur influence sur la littérature est le plus marquée. […] Cette action permanente que les femmes exercent ainsi, même sans y tâcher, explique bien des caractères de notre littérature ; mais il me suffit pour l’instant de l’indiquer ; nous la préciserons un peu plus tard en étudiant les effets de la vie mondaine qui est l’intermédiaire ordinaire par où passe cette subtile et puissante influence.