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984. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Arrêtez à la surface de l’œil une image, que l’impression n’en passe ni à l’esprit ni au cœur, et elle n’aura plus rien de beau. […] Il n’en est rien. — Voilà un mystère bien surprenant, car enfin, sans me rappeller d’idées, sans me peindre d’images j’ai pourtant éprouvé toute l’impression de ce terrible et sublime morceau. — C’est le mystère de la conversation journalière. — Et vous m’expliquerez ce mystère ? […] C’est que l’enfant à chaque mot recherche l’image, l’idée, il regarde dans sa tête ; l’homme fait à l’habitude de cette monnaie, une longue période n’est plus pour lui qu’une série de vieilles impressions, un calcul d’additions, de soustractions, un art combinatoire, les comptes faits de Barrême. […] Pourquoi les contes des fées font-ils tant d’impression aux enfans ? […] Les eaux, les arbres, les forêts que j’ai vus en nature m’ont certainement fait une impression moins forte que les mêmes objets en rêve.

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