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898. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Un jour, Mme de Staël arrangeait pour Fauriel un petit dîner avec M. de Chateaubriand, et celui-ci lui envoyait son Génie du Christianisme, tout frais de l’impression, par les mains de Mme de Staël elle-même. […] Il se montre d’abord philosophe dans la classification des divers genres poétiques ; il les distingue et les range, non d’après la considération de leur forme extérieure, mais d’après une analyse directe de la nature des choses qu’ils expriment, et de l’impression surtout qu’ils produisent. […] Voici un passage dans lequel il exprime l’impression vive qu’il ressentit lorsque la belle Vierge lui fut présentée par son second guide, par ce cher Fauriel, qui la lui amenait par la main. […]  » Voilà ce qu’on lui redisait sous toutes les formes, avec autorité, avec grâce ; mais, par mal- malheur, ce démon de la procrastination que Benjamin Constant avait déjà nommé, et que lui-même connaissait si bien, l’emporta, et ce ne fut que plus de dix ans après que Fauriel livra à l’impression une partie, la seule terminée, de son grand ouvrage. […] Mme de Staël était sous cette impression entièrement vraie à ce moment (juillet 1800).

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