Mais je ne veux décrire dans ce volume que deux compositions, deux compositions d’un fantastique macabre dépassant tout ce que l’Europe a imaginé en ce genre, et méritant bien à Hokousaï l’appellation de maître dessinateur des fantômes. […] Et voilà ce que Hokousaï a écrit, comme légende de l’estampe : « Pendant l’automne dernier, j’étais tristement rêveur, et soudain j’ai imaginé de me promener dans un paysage pittoresque, en passant un nombre innombrable de ponts, et je me suis trouvé tellement heureux de ma longue promenade dans ce paysage que j’ai pris de suite mon pinceau et l’ai dessiné, ce paysage, avant qu’il ne se perdît dans mon imagination. » XXXI Cette note sur le Paysage à cent ponts est un témoignage du tempérament poétique du peintre, et la biographie de Kiôdén affirme en effet que Hokousaï fut un excellent poète dans la poésie Haï-kai (la poésie populaire).