/ 1798
1135. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Tels de nos musiciens ont imaginé tout à la fois de représenter comme les peintres, de narrer comme les poètes, et de raisonner comme les moralistes. […] Toute science, en remontant la chaîne des causes secondes, parvient nécessairement à un point où ce système de force naturelles, imaginé pour expliquer tous les phénomènes, aboutit nécessairement à une force primitive au-dessus de laquelle rien n’est aperçu. […] Un jour les fils de la louve du Tibre, voulant embellir la ville de Minerve d’une de leurs plus chères créations, en retour sans doute des magnifiques présents qu’ils avaient reçus de son génie, imaginèrent, pour payer la statuaire de Phidias, la tragédie de Sophocle, la philosophie de Platon, d’offrir aux Athéniens un amphithéâtre pour les combats de gladiateurs. […] Imaginez un poème de deux mille vers, lequel quatre fois dans chaque alexandrin rayonnerait d’un trait sublime comme les trois syllabes du qu’il mourût ! […] Si le vers est plus laborieux à écrire et demande plus de temps que la prose, c’est par des raisons toutes contraires à celles qu’on imagine vulgairement.

/ 1798