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978. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il y faudrait trop d’imagination. […] Delà, avec cent fois moins de talent qu’un Saint-Simon, une sûreté, une certitude, une plénitude de sens, un manque merveilleux d’imagination, qui sont des qualités supérieures d’historien. […] On sent Rabelais très dégoûté de l’imagination facile et de « l’extravagance aisée » de l’invention fantastique. […] L’imagination de Rabelais est tellement compagne inséparable de son bon sens qu’elle ne va guère qu’à inventer des pays dont les naturels sont des lanternes, et à donner à des hommes des noms d’oiseaux. […] Il y en a un qui est de gaîté, il y en a un qui est d’indulgence, il y en a un qui est de sensibilité doucement émue, il y en a un qui est d’imagination brillante qui se plaît à ses découvertes et à ses jeux ; et Calvin parce qu’il manque de charité, de sensibilité et d’imagination, n’en a aucun.

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