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2477. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Ayant une imagination vive, ardente, élevée mais trop féconde, il se livrait aveuglément à sa facilité d’écrire. […] Desmarets avait réellement beaucoup d’esprit et d’imagination, mais une imagination déréglée qui n’enfantait habituellement que des chimères. […] Corneille n’a point de preuves si puissantes de l’excellence des siennes ; et je lui céderai volontiers le pas, quand il aura fait tuer cinq portiers en un seul jour. » Si nous continuons l’étude des poëtes tragiques contemporains de Corneille, nous trouvons Michel Leclerc de l’Académie Française, auteur plein de feu et d’imagination qui, certainement, eût donné au Théâtre des œuvres remarquables, s’il se fût occupé davantage de l’art dramatique. […] La Science Universelle ne parut jamais ; le monde fut déshérité de ce chef-d’œuvre, et les pièces qu’il donna, au nombre de huit à dix, tragédies ou comédies, sont assez médiocres, bien qu’il ne manquât ni d’esprit, ni d’imagination, ni de facilité. […] Il avait de l’esprit, de l’imagination, de la facilité, une connaissance exacte des règles du théâtre, du goût pour la saine littérature, et il est hors de doute que, si au lieu de se laisser sottement poser en rival d’un homme qu’il eût dû considérer comme un maître, il se fût borné à prendre cet homme pour modèle, il se fût épargné beaucoup de critiques souvent injustes, mais fort spirituelles, et eût été mieux apprécié de ses contemporains.

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