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10. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Le vrai goût s’attache à un ou deux caractères et abandonne le reste à l’imagination ; les détails sont petits, ingénieux et puérils. […] Un trait seul, un grand trait, abandonnez le reste à mon imagination ; voilà le vrai goût, voilà le grand goût. […] L’imagination qui ne connaît presque point de limites, la saisit à peine. […] Si la grandeur du pied ou la grosseur de la tête m’avait été donnée, aussi-tôt j’aurais achevé la figure d’après les règles de proportion connue ; mais le poëte ne m’indique que les deux bouts de son colosse, et leur distance est la seule chose que mon imagination saisisse. […] ne laissent pas à l’imagination la liberté de donner à Amphitrite des bras maigres et menus ; il ne faut pas une si grande ouverture de bouche pour désigner une chose exiguë.

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