« En suivant les discours de Bossuet dans leur ordre chronologique, a très bien dit l’abbé Vaillant, nous voyons les vieux mots tomber successivement comme tombent les feuilles des bois. » Les expressions surannées ou triviales, les images rebutantes, les oublis de goût, qui sont encore moins la faute de la jeunesse de Bossuet que de toute cette époque de transition qui précéda le grand règne, disparaissent et ne laissent subsister que cette langue neuve, familière, imprévue, qui ne reculera jamais, comme il l’a dit de saint Paul, devant les « glorieuses bassesses du christianisme », mais qui en saura aussi consacrer magnifiquement les combats, le gouvernement spirituel et le triomphe. […] et il va s’appliquer à y répondre : Mortels grossiers et charnels, nous entendons tout corporellement ; nous voulons toujours des images et des formes matérielles. Ne pourrai-je aujourd’hui éveiller ces yeux spirituels et intérieurs, qui sont cachés bien avant au fond de votre âme, les détourner un moment de ces images vagues et changeantes que les sens impriment, et les accoutumer à porter la vue de la vérité toute pure ?