Une œuvre d’art peut donner des renseignements sur son producteur, des facultés de qui elle est l’image, sur ses admirateurs, du goût desquels elle est encore indicatrice. […] C’est là une image, accompagnée de désir, une image émotionnelle et comme telle capable de provoquer des actes. […] D’ailleurs, que l’on considère ceci : les particularités esthétiques d’une œuvre se composent d’un certain nombre d’émotions, d’images verbales, d’images d’objets, de personnes, d’idées, de concepts, de souvenirs, d’habitudes d’esprit, de résidus de sensations. Ces images et ces idées, avant de se trouver dans l’œuvre d’art, ont dû se trouver dans l’esprit de l’homme qui l’a conçue et exécutée. […] Selon la formule célèbre, l’esprit, dans la perspective tainienne, anti-spiritualiste, est un « polypier d’images », et un perpétuel rapport de forces entre ces images.