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773. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

De l’autre côté, il y avait des intérêts civils, patriotiques aussi, mais surtout positifs, des idées longtemps étouffées et qui voulaient renaître ; idées en travail, intérêts en souffrance, lassitude profonde et besoin de paix, chez quelques-uns d’anciens sentiments qui se réveillaient, c’était tout un ensemble d’opinion déjà puissante et mal définie ; mais surtout, à ces premiers jours de 1814, et en face d’une religion militaire qui épuisait ses derniers miracles, il y avait une raison. […] Ce récit fit révolution sur l’esprit de Napoléon et changea à l’instant le cours de ses idées : il revint à la résolution de combattre en désespéré : « Eh bien ! […] La première idée fut qu’il ne conclurait rien avant leur retour et qu’il se rendrait jusque-là invisible ; la seconde idée, plus simple, qui vint des maréchaux et de Ney en particulier, fut : « Mais pourquoi ne venez-vous pas à Paris avec nous ? […] Il remit l’ordre, rétablit les idées de justice, rendit courage à la portion judicieuse et saine du pays, et fut bientôt salué de la masse de la population comme un sauveur. […] Établi à Grandchamp près de Saint-Germain, il repassait en idée ses souvenirs.

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