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1687. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Dans tout ce qu’il a écrit dans l’intervalle et depuis, il n’a su que répéter, affaiblir, délayer la manière ou les idées de ces deux excellents ouvrages, les seuls de lui qui méritent de rester. […] Ce qui manqua à Gresset, ce furent les idées, le renouvellement d’idées. […] Le lendemain du Méchant, sa moisson était faite, et sa provision aussi ; son esprit rassasié n’accepta pas une idée depuis. […] Je ne prétends pas dire que Gresset n’ait pas eu là d’heureuses années embellies de succès légitimes ; des idées riantes, un certain jeu de vivacité naturelle et de mollesse voluptueuse, quelques éclairs de tendresse, des accents sortis d’un cœur droit, d’une âme honnête et bonne, animaient ces productions de sa veine dans leur fraîcheur : presque tout cela, encore un coup, a disparu. […] A de telles déterminations, qui tiennent de si près à la conscience et à la morale intime, il n’y a rien à opposer ; l’idée qu’on peut se faire du cœur de Gresset gagne plutôt à le voir ainsi se dérober à ce qui eût tenté la plupart.

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