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14. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

J’ai parlé d’idées générales dont l’auteur est parti et qui ont fait naître des idées particulières. Vous remarquerez toujours que, quand il s’agit d’une idée générale d’où l’auteur est parti, cette idée est un sentiment. […] Mais j’ai parlé d’idées générales où l’auteur est arrivé, peu à peu en ramassant un grand nombre d’idées ou d’observations de détail. […] Lire un philosophe, c’est le comparer sans cesse à lui-même ; c’est voir ce qui en lui est sentiment, idée sentimentale, idée résultant d’un mélange de sentiment et d’idées, idée idéologique enfin, c’est-à-dire résultant d’une lente accumulation, dans l’esprit du penseur, d’idées pures ou presque pures. […] N’y aurait-il pas là seulement ceci que nous sommes passés d’une idée de sentiment à une idée de raisonnement ?

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