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1382. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Il y a treize ans, une révolution s’accomplissait après une lutte prolongée, régulière, d’idées et de convictions, qui semblaient ardentes et profondes. […] Les services que ces hommes éclairés ont rendus en politique peuvent être reconnus, mais sont incontestablement moindres que ceux qu’ils auraient rendus à la société en restant maîtres du poste des idées, et en y ralliant par la presse ceux qui survenaient à l’aventure. […] L’influence de cet ordre de causes secrètes et intestines sur les idées et sur les œuvres est incalculable. […] Ce hasard et cette fougue dans les impulsions, cette absence de direction et de conviction dans les idées, jointe au besoin de produire sans cesse, amènent de singulières alternatives de disette et de concurrence, des revirements bizarres dans les entreprises, un mélange d’indifférence pour les sujets à choisir et d’acharnement inouï à les épuiser. […] Le public, le monde, qui, dans nos idées, semble depuis longtemps le juge naturel et l’arbitre des talents et des œuvres, ne remplit cette fonction que très-imparfaitement.

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