Vicq d’Azyr laisse trop voir sans doute ses intentions et ses moyens ; son art n’est pas de ceux qui se dérobent : chez lui pourtant ce qu’on est en droit d’appeler la rhétorique ne se sépare jamais de l’idée et de l’emploi même du talent. […] Dans la vieillesse, à mesure que l’existence physique s’éteint, l’homme illustré par ses talents voit s’accroître la vaste carrière de la célébrité ; le court avenir qui lui reste se confond aisément avec celui que la postérité lui prépare, et s’agrandit par cette compensation heureuse ; tout l’invite à se rappeler avec délices les époques les plus brillantes de son histoire, et peut-être l’habitude que l’on a de vivre, jointe à cette douce illusion, est-elle plus que suffisante dans ces derniers moments pour détourner l’idée importune et fatigante d’une mort prochaine. On peut se demander (et il le faut même pour avoir une idée précise de l’homme) quels étaient les sentiments philosophiques de Vicq d’Azyr sur la mort, sur la vie, sur Dieu, sur la Providence, toutes questions que les hommes de son temps étaient si prompts et si décisifs à trancher. […] Il est tel passage singulier et significatif où Vicq d’Azyr semble même demander grâce autour de lui pour l’idée de Providence, et où il essaie de l’introduire. […] J’ose recommander cette idée au secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine, qui a déjà rendu un semblable hommage à Pariset.