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1233. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

L’ayant suivi dans ses phases précédentes, avec étonnement de bonne heure, avec admiration bien longtemps, et en y joignant sympathie plus tard, selon qu’il nous semblait se plus rapprocher, pour les illuminer, de certaines idées de notre sphère, nous avons été en ces moments jusqu’à dire qu’il y avait dans son entier développement une courbe aussi vaste que réelle et régulière. […] Sincèrement il conçoit l’idée d’une régénération spirituelle et religieuse moyennant la liberté, et, las de crier aux puissants, il lui paraît que c’est avec une autre prédication qu’il faut désormais réveiller, spiritualiser et christianiser le monde. […] Dès les premières lignes du livre, M. de La Mennais remarque que « le temps fuit de nos jours avec une telle rapidité, qu’en quelques années l’on voit s’accomplir ce qui jadis eût été l’œuvre d’un siècle ou même de plusieurs. » Cette idée sur la rapidité du temps et la multiplicité de ce qui s’y passe, qui est juste et même banale à un certain degré, devient propre à M. de La Mennais par la singulière préoccupation qu’elle a toujours formée dans son esprit. […] Ce que je ne puis m’empêcher de relever, c’est ce qui tient à la logique même, à la série d’idées et de doctrines du grand écrivain. […] Je supprime le reste : j’ai voulu seulement donner une idée du genre d’esprit qui caractérise le peuple romain, et de sa mordante verve. » — Le président de Brosses eût-il mieux conté ?

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