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1034. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Voilà cet idéal de la tradition, de la suite de l’Eglise, dans le gouvernement comme dans la doctrine, personnifié et contemplé sous la figure de l’Église, épouse fidèle et jalouse, qui n’admet pas de partage dans l’affection de l’époux. […] A mesure que le souvenir de l’anarchie, qui avait fait sa principale vertu, s’est éloigné, et que le mal qui lui est inhérent s’est fait sentir, l’idéal de Bossuet a paru ce qu’il est en effet, ce qu’il sera toujours en France, le plus glorieux, mais le moins durable des expédients politiques. […] L’idéal de la royauté pour Bossuet n’est pas, quoiqu’on l’ait dit, Louis XIV ; cet idéal est plus élevé. […] Il s’est trompé quand il a cru le protestantisme incompatible avec de grandes sociétés réglées et prospères, il s’est trompé quand il a vu l’idéal des gouvernements dans la royauté absolue, tempérée par des lois fondamentales.

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