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782. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

L’Évangile a fait, dans toute la force du terme, une révolution dans l’âme humaine, en changeant les rapports des deux sentiments qui la divisent : la crainte a cédé à l’amour l’empire du cœur. […] …………………………………………………… J’ai sondé d’un regard leur poussière bénie,                    Et j’ai compris Que leur âme a laissé comme un souffle de vie                    Dans ces débris ; Que dans ce sable humain, qui dans nos mains mortelles                    Pèse si peu, Germent pour le grand jour les formes éternelles                    De presque un dieu ! […] À côté de ces vers, qui ne se trouvent pas dans les volumes de Rome chrétienne, et qui ne sont qu’un premier accent, il faut placer comme tableau original et profond, ce qui est dit de la destruction graduelle et lente des corps humains dans les Catacombes. […] Dans le sépulcre voisin, tout ce qui fut un corps humain n’est déjà plus, excepté une seule partie, qu’une espèce de nappe de poussière, un peu chiffonnée et déployée comme un petit suaire blanchâtre, d’où sort une tête. […] En y regardant bien, vous reconnaîtrez des contours humains : ce petit tas, qui touche à une des extrémités longitudinales de la niche, c’est la tête ; ces deux autres tas, plus petits encore et plus déprimés, placés parallèlement un peu au-dessous, à droite et à gauche du premier, ce sont les épaules ; ces deux autres, les genoux.

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