/ 2928
617. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Voilà comme ils parlent des choses morales, ces négateurs de l’âme humaine ! […] Je dis qu’il n’y a là qu’un livre matérialiste de fond, matérialiste de forme, matérialiste de sécheresse, un livre comme le matérialisme en fait et n’en peut pas faire d’autres, puisqu’il nie la moitié, au moins, de la créature humaine ! […] D’abord, il écrit pour des enfants : c’est là son but hautement avoué ; et ensuite, il a des qualités charmantes de simplicité et de nature humaine dans un surnaturel de convention impossible. […] Mais il a l’ébriété d’un bacchant de la Renaissance, de cette Renaissance qui, deux minutes, a enivré le genre humain. […] Il les a eus autant que le grand Balzac, le créateur de Bixiou, de Mistigris, et de Matifat, et de Camusot, et de Crevel, et de tant d’autres bourgeois, sublimes à la renverse, dont La Comédie humaine foisonne et regorge.

/ 2928