Après avoir travaillé l’esprit humain pendant quatre siècles et avoir versé dans ses veines un poison qu’il y retrouvera peut-être toujours, elles se sont enfin senties épuisées et une défaillance secrète a commencé de les saisir. […] Du moins, dans Luther, on pouvait reconnaître encore, mutilés, il est vrai, par l’orgueil du sectaire, et souillés par d’ignobles concupiscences, les débris de ce qui avait autrefois été une foi et une conscience humaines ; mais chez Henri VIII, rien de pareil ! […] Même dans ce pays, si grandement politique, qui a cru compléter l’unité de son esprit public par l’acceptation et le maintien d’une religion nationale, on a vu des partis s’élever et déchirer cette unité désirée, qui, sans les principes de l’Église romaine, sera toujours la chimère de l’esprit humain. […] Pour arriver à ce résultat, il n’est pas d’une stricte nécessité de compliquer le cours naturel des choses avec le jeu des passions humaines. […] Ces travaux curieux, ces espèces de statistiques, fort importantes, selon nous, en matière de prosélytisme, car on ne sait pas assez quelle influence la personnalité humaine exerce sur la personnalité humaine, et quelle puissante fascination c’est que l’exemple, nous n’avons point à les exposer.