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592. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, ici porte-queue d’Auguste Comte et de toute l’école positiviste, les faits ne pouvant être qu’observés et constatés sans qu’on ait droit d’en déduire ou d’en inférer quelque chose, l’inconséquence cesse d’être une honte pour l’esprit humain et devient un procédé scientifique. […] pas même de personnalité humaine ! […] Renan, qui porte toutes les queues humaines, porte celle du diable par-dessus toutes les autres. « Quand vous aurez mangé de ce fruit-là, vous serez comme des dieux !  […] Ce fut, en effet, un spectacle jusque-là inconnu à l’univers, que le bouillonnement religieux qui s’empara de l’esprit humain à cette époque de Marc-Aurèle, de ce benêt d’empereur dont le pédantisme optimiste de M.  […] De même qu’il n’a pas conclu, du fait aperçu de l’Église, à la nécessité du surnaturalisme dans l’Histoire, de même il n’a pas conclu contre son Marc-Aurèle de l’état surnaturellement religieux d’une époque à laquelle il est impossible de rien comprendre sans ce surnaturalisme, lequel, dans les grandes choses humaines, revient sur vous comme une mer, quand on croyait ravoir chassé !

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