C’est à Lützen, à deux lieues de Leipzig, sur ce champ de bataille deux fois célèbre et qui était consacré dès lors par le trépas du moderne Alexandre, que le jeune Maurice reçut le sacrement héroïque dont il était digne et auquel il devait faire honneur avec tant d’éclat : « On me mit un fusil sur le corps dans la colonelle du premier bataillon7, et on me fit jurer à l’enseigne. […] Je suis, avec la soumission la plus profonde, Sire, etc. » Il y revient, la guerre entamée, dans une des lettres suivantes (6 septembre 1741) : « J’ai eu l’honneur d’écrire à Votre Majesté que la France voulait terminer rapidement cette affaire, et je crois qu’elle lui rendra un service agréable de s’emparer de la Bohême, quoique cette puissance ne puisse en convenir, vu les engagements qu’elle a avec l’Électeur de Bavière. […] Guizot, le premier, a fait un mot à ce sujet : « Le maréchal de Villars n’a point sauvé la France à Denain, il a seulement sauvé l’honneur militaire de la France. » Rien que cela ! […] Je crois que ces grands juges de l’honneur militaire de la France n’ont pas eu très présents les faits et les documents militaires eux-mêmes ; je les y renvoie.