» Encore faut-il remarquer que, le plus souvent, beaucoup d’entre eux se tenaient cois. « Mon père et moi, écrit plus tard l’avocat Barbier, nous ne nous sommes pas mêlés dans ces tapages, parmi ces esprits caustiques et turbulents. » — Et il ajoute cette profession de foi significative : « Je crois qu’il faut faire son emploi avec honneur, sans se mêler d’affaires d’État sur lesquelles on n’a ni pouvoir ni mission. […] Quelle administration Devant ce débiteur qui manifestement devient insolvable, tous les gens qui, de près ou de loin, sont engagés dans ses affaires, se consultent avec alarme, et ils sont innombrables, banquiers, négociants, fabricants, employés, prêteurs de toute espèce et de tout degré : au premier rang les rentiers, qui ont mis chez lui tout leur avoir en viager et qui seront à l’aumône s’il ne leur paye pas chaque année les 44 millions qu’il leur doit, les industriels et marchands, qui lui ont confié leur honneur commercial et auraient horreur de faillir par contre-coup ; derrière ceux-ci, leurs créanciers, leurs commis, leurs ouvriers, leurs proches, bref la plus grande partie de la classe laborieuse et paisible, qui jusqu’ici obéissait sans murmure et ne songeait point à contrôler le régime établi. […] Dimanche, entre M. de Sotenville lui-même et George Dandin, l’intervalle était immense : habits, logis, mœurs, caractère, point d’honneur, idées, langage, tout différait. […] Là ils « trouvent en force et le ton haut » les autres qui ont eu l’honneur de manger avec Son Altesse et « qui ne manquent pas de saluer les arrivants avec une complaisance pleine de protection594 ». […] Chamfort conte avec aigreur que d’Alembert, au plus haut de sa réputation, étant chez Mme du Deffand avec le président Hénault et M. de Pont-de-Veyle, arrive un médecin nommé Fournier, qui en entrant dit à Mme du Deffand : « Madame, j’ai l’honneur de vous présenter mon très humble respect » ; au président Hénault : « Monsieur, j’ai bien l’honneur de vous saluer » ; à M. de Pont-de-Veyle : « Monsieur, je suis votre très humble serviteur », et à d’Alembert : « Bonjour, Monsieur595 ».