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1882. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Malouet lui écrivait en 1791 : « Nous qui raisonnons juste, nous ne rencontrons presque jamais avec précision aucun événement, parce que les actions des hommes ont fort peu de ressemblance aux bons raisonnements. » Cela est vrai pour tous les peuples et pour tous les hommes ; mais cela est encore plus vrai en France, car la nature française résume en elle avec plus de rapidité et de contraste les défauts et peut-être aussi les qualités de l’espèce. […] Celui qui, à l’ouverture de la Révolution, pensait ainsi, n’était pas homme à s’endormir chez nous sur l’oreiller d’une monarchie constitutionnelle quelconque ; il avait besoin de s’assurer qu’elle n’était pas minée dessous. […] Mirabeau, par exemple, avait auprès de lui un homme d’un vrai mérite, Pellenc, dont il tirait grand parti, et qui, après sa mort, passa au comte de Mercy-Argenteau, puis à M.  […] Il brûlait de venir prendre part à ce combat d’opinions, où se distinguaient alors l’abbé Morellet et tant de journalistes courageux tels que Lacretelle, d’anciens constitutionnels, des hommes de 89 ralliés aux royalistes et faisant corps contre la Convention. […] Tout ce que dit Mallet sur ces hommes qu’il traite en ennemis, les Sieyès, les Carnot, est à prendre en considération.

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