En faisant abstraction du génie particulier des deux poètes, et ne comparant qu’homme à homme, il nous semble que les personnages de la Jérusalem sont supérieurs à ceux de l’Iliade. […] Or, nous demandons pourquoi le Tasse, en peignant des chevaliers, a tracé le modèle du parfait guerrier, tandis qu’Homère, en représentant les hommes des temps héroïques, n’a fait que des espèces de monstres ? […] L’homme très près de la nature, tel que le Sauvage, ne les connaît pas ; il se contente, dans ses chansons, de rendre fidèlement ce qu’il voit. […] Et nous ne pouvons nous empêcher de remarquer qu’il n’y a que l’homme qui soit susceptible d’être représenté plus parfait que nature, et comme approchant de la Divinité. […] Et, d’un autre côté, le poète chrétien, plus heureux qu’Homère, n’est point forcé de ternir sa peinture en y plaçant l’homme barbare ou l’homme naturel : le christianisme lui donne le parfait héros.