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533. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

La France, la France légère, la France aux chansons, était repoussée vers le sérieux du mépris par ce gouvernement cynique qui s’appelle la Régence comme par une dérision de l’histoire. […] On se rappelait surtout à Périgueux, dont il a écrit l’histoire pour la marguillerie, qu’il avait été autrefois l’Archiloque de la Régence, mais les iambes de cet Archiloque, qui eût pu en dire un seul vers ? […] Tout arrive en France, disait Talleyrand après La Rochefoucauld, mais qu’un descendant du saint du Poitou écrive une Histoire des maîtresses du Régent (de Lescure l’a annoncée) et se fasse l’éditeur de La Grange-Chancel, cela pourrait étonner même dans un pays où tout arrive, car ceci semble plus que tout. Cependant, disons-le à l’honneur de de Lescure, quel qu’il soit, nous le croyons, malgré le choix de ses sujets, un serviteur de la vérité dans l’histoire plutôt que du xviiie  siècle. […] C’est un critique d’histoire renseigné, qui discute et compare des textes avec la pénétration de la droiture, mais ce n’est point un critique dans un autre sens, et, dans l’acception élevée et connaisseuse du mot, un écrivain.

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