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383. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Auguste était un ambitieux du repos ; Mécène, son ami, un voluptueux sans ambition, n’ayant pas même voulu être sénateur pour rester le confident désintéressé d’Auguste ; Horace, un épicurien modéré, heureux de plaire aux maîtres de l’empire, mais fier de mépriser leurs faveurs. […] les dons que vous m’avez faits. » Puis, après avoir fait contraster dans des vers ironiques le tracas des affaires et même de la faveur d’Auguste et de Mécène à Rome avec ce doux isolement et cette heureuse obscurité de sa métairie d’Ustica : « Ô champ ! […] Ô délicieux déclin des jours, repas divin, où, en présence des dieux de mon humble foyer, je me restaure avec mes amis, au milieu d’heureux serviteurs auxquels je fais distribuer les mets de la même table à mesure qu’on les dessert, et dont la rustique joie me réjouit moi-même ! […] Il tenait peu à la gloire pourvu qu’il fût heureux. […] Il fit sa fortune par les produits de son talent, par les souscriptions à la Henriade en Angleterre et par quelques entreprises heureuses dans les vivres de l’armée, sous les auspices des fournisseurs les frères Paris ; puis il se retira, non dans sa médiocrité comme Horace, mais dans son opulence rurale, pour vivre magnifiquement et pour penser librement au bord d’un lac plus beau que les cascades d’Horace à Tibur.

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