Entre tant de gens de talent qui se fourvoient, et qui semblent, à chacune de leurs œuvres nouvelles, vouloir réaliser sur eux-mêmes la décadence dont parle le vieux Nestor à l’égard des générations successives, c’est un vrai plaisir qu’un succès soudain, brillant, facile, qui, pour l’un d’eux, remet toutes choses sur le bon pied, et montre qu’une veine heureuse n’est point du tout tarie. […] L’ouverture de la scène est heureuse et vivement enlevée. […] Il y a du coup de tête heureux dans M. […] Quoi qu’il en soit de toutes ces remarques du lendemain, la soirée de Mademoiselle de Belle-Isle a été brillante ; succès facile, amusant et mérité d’un talent spirituel et chaleureux, qui a d’heureux coups de main à la scène, qui égale quelquefois ses imprudences par ses ressources, et qui, dans ses quinzaines bigarrées, s’il compromet aisément un triomphe par des échecs, peut réparer ceux-ci non moins lestement par des revanches. […] Le laisser-faire est venu : après dix années, non plus de tâtonnements et d’essais, mais d’excès en tous sens et de débordements, on est trop heureux de retrouver quelque chose qui rappelle le premier jour, et qui délasse un peu à tout prix.