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588. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Il entre, et, dans une haute salle lambrissée d’or, bosselée de perles, sur un trône d’escarboucle, il voit assise une femme, « une grande et noble reine », parmi une multitude infinie de hérauts, dont les surtouts brodés portent les armoiries des plus fameux chevaliers du monde, au son des instruments et de la mélodie céleste que font Calliope et ses sœurs. […] Les uns chantaient haut, comme s’ils s’étaient lamentés, Les autres d’autre façon, comme s’ils languissaient de désir ; Et quelques-uns à plein gosier, de toute leur voix. […] — N’oublie jamais d’être fidèle et bon, Et je chanterai une des chansons nouvelles, Pour l’amour de toi, aussi haut que je pourrai chanter. »  Puis il commença bien haut la chanson : « Je blâme tous ceux qui sont en amour infidèles. » C’est jusqu’à ces délicatesses exquises que l’amour, ici comme chez Pétrarque, avait porté la poésie : même par raffinement, comme chez Pétrarque, il s’égare ici parfois dans le bel esprit, les concetti et les pointes. […] On entend la voix vibrante, soutenue, haute et claire, avec laquelle elle assourdissait ses maris. […] Thomas, tu voudrais avoir notre travail tout pour rien. »  — Puis il recommence son sermon d’un ton véhément, criant plus haut à chaque parole, avec exemples tirés de Sénèque et des anciens.

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