J’étais brouillé avec lui… Mais enfin il a été mon compagnon de lettres, pendant des années, et il avait la séduction d’une haute intelligence. […] Rien de lascif, dans cette chaleur et cette odeur d’Orient, comme ces deux fillettes, perchées en l’air, avec leurs jupes courtes et l’abandon mou du haut de leur corps, couché sur la rondeur de l’arbuste, et montrant le rire de leurs yeux vifs, dans l’ombre de cette carcasse de mousseline, de cette coiffe appelée là-bas quisenote, — et parlant entre elles de leurs « corps coulants ». […] Un de ceux-ci dit à une de celles-là : « Nous avons commencé à organiser des promenades scientifiques, au Palais de l’Industrie… Je t’en ferai mettre. » Dimanche 21 août Quelquefois, en jetant, ma plume — et ici je la jette à la fin d’un chapitre où j’ai cherché à rendre le brisement de mon être, après la mort de mon frère — je me laisse aller à dire tout haut : « As pas peur, mon petit, je suis encore là… et à nous deux, nous aurons miné tant de vieilles choses, et à l’heure, où c’était brave… qu’il viendra une année du xxe siècle, où quelqu’un dira : « Mais ce sont eux, qui ont fait tout cela ! […] Mercredi 2 novembre État particulier, où l’on ne sait pas ce qu’on mange, où l’on se surprend à parler tout haut, où l’on se sent dans la cervelle un vide et un plein absurdes, et avec cela une espèce de bonheur vague dans la poitrine et de la faiblesse dans les jambes. […] Samedi 17 décembre Aujourd’hui un collectionneur de tableaux de mes amis, avec le sens du pittoresque des choses qu’il a au plus haut degré, me peignait la mimique de l’heure présente des commis des grands marchands de tableaux, pour la vente d’une toile.