Selon les cas, la parole intérieure devenue vive simule ou ma propre voix parlant haut (poésie éolienne, personnelle), ou la haute voix d’un autrui déterminé (prosopopée poétique, poésie dramatique), ou enfin une haute voix absolument impersonnelle, si la vérité parle en moi, c’est-à-dire si le sujet poétique est d’ordre abstrait et général ; c’est dans ce dernier cas surtout qu’il y a lieu d’attribuer l’inspiration à la Muse ou à un dieu de la poésie, comme Apollon. […] Elle parle volontiers aussi haut que la passion, et, par suite, elle simule également bien l’extériorité. […] Enfin, toute contrainte disparaît ; on parle tout haut ; la parole, à peine audible un instant auparavant, est devenue vraiment extérieure. […] Voir plus haut. p. 147. la note sur le sens de […] dans le passage du Phèdre. […] Les uns sont concentrés : sans doute ils se parlent très haut intérieurement ; les autres parlent entre leurs dents ou se parlent tout haut à eux-mêmes.