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29. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

À mesure que tous avancez dans le pays houiller, l’air s’obscurcit de fumée ; les cheminées, hautes comme des obélisques, s’entassent par centaines et couvrent la plaine à perte de vue ; les files multipliées, entre-croisées, de hauts bâtiments en briques rouges et monotones, passent devant les yeux, comme des rangées de ruches économiques et affairées. Les hauts fourneaux flamboient dans la brume ; j’en ai compté seize en un seul tas ; les débris de minerais s’amoncellent comme des montagnes ; les locomotives courent, semblables à des fourmis noires, d’un mouvement automatique et violent ; et tout d’un coup on se trouve engouffré dans la ville monstrueuse. […] Ces hautes maisons en pierres massives, chargées de péristyles, de demi-colonnes, d’ornements grecs, sont le plus souvent lugubres ; les pauvres colonnes des monuments semblent lessivées à l’encre. […] Mais un sentiment plus fin et plus haut n’a rien à goûter là. […] La religion ne reste pas en dehors et au-dessous de la culture publique ; les jeunes gens, les hommes instruits, l’élite de la nation, toute la haute classe et la classe moyenne y demeurent attachés.

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