Le grand point sur la scène est de faire illusion aux spectateurs & de leur persuader, autant qu’on le peut, que la tragédie n’est point une fiction ; mais que ce sont les héros mêmes qui agissent & qui parlent, & non pas les comédiens qui les représentent. […] Nous sçavons, dit-il, que César, Alexandre, Annibal étoient des hommes comme nous, passionnés comme nous, ne valant pas mieux que nous, mais séduits dès l’enfance par l’expression outrée de la déclamation, nous prenons ces héros de l’antiquité sur le pied que les comédiens nous les donnent, c’est-à-dire pour des hommes d’une autre nature que la nôtre.