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426. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Il ne prend pas de héros non plus. […] Croyez-vous que s’il avait eu de l’imagination, s’il avait senti comme Balzac s’agiter en lui tout un peuple de héros, il se serait appesanti dans sa haine, roulé dans son mépris ? Il eût crayonné une figure amusante comme Gaudissart ou dressé des statues terribles comme les grands avares de Balzac, le père Grandet, le père Hochon, Gobseck : non, si Flaubert a donné à la fois tant d’importance et tant de bassesse à ses héros, c’est qu’il ne les voyait pas si étrangers et ne se sentait pas lui-même à l’abri de leurs ridicules : il y a du Bouvard et Pécuchet dans Flaubert. […] Je crois bien que c’est une nouveauté dans la littérature que cette haine d’un auteur pour ses héros, et ce plaisir de dessiner sans fin des êtres antipathiques.

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